L'enseignement au fil du temps

Ce blogue vise à informer les futurs enseignant(e)s sur les différences mesurées depuis approximativement 35 années dans le monde de l'enseignement préscolaire. Ces changements sont basés sur des rencontres avec une professeure de la maternelle à la retraite, Mme Danielle Cloutier. Ainsi, les futurs maitres pourront prendre conscience que l'éducation est une roue sans fin, en constante évolution!

samedi 26 octobre 2013

La réussite des élèves entre 1980 et 2013


L’objectif premier de l’école est d’assurer la réussite scolaire des élèves, les instruire en plus de construire des savoirs. La réussite scolaire correspond à l’atteinte d’objectifs d’enseignement rattaché à la capacité et la maîtrise des savoirs fondamentaux spécifique à chaque étape de progression de l’élève jusqu’à l’obtention d’un diplôme ou l’insertion professionnelle. Ainsi, le thème de la réussite, que ce soit éducatif ou scolaire, est primordial pour chaque institution éducationnelle depuis un très grand nombre d’années. Plusieurs facteurs peuvent toucher la réussite des enfants, notamment la motivation, les résultats, la participation familiale, etc.

Tout d’abord, au niveau de la motivation des enfants d’âge préscolaire, il n’y a aucun changement observé depuis 1980. En effet, tous les jeunes enfants qui arrivent à la maternelle sont tous très motivés, comme le rapporte madame Cloutier. Le grand défi pour les enseignants et les enseignantes est alors de garder cette si belle motivation tout au long de l’année, mais surtout durant leur parcours scolaire. De la sorte, le mandat du programme de formation pour l’éducation préscolaire propose une directive triple :
  1. Faire de la maternelle un rite de passage qui donne le goût de l’école;
  2. Favoriser le développement global de l’enfant en le motivant à exploiter l’ensemble de ses potentialités;
  3. Jeter les bases de la scolarisation, notamment sur le plan social et cognitif, qui l’inciteront à continuer à apprendre tout au long de sa vie. 
De ce fait, les enseignants doivent constamment stimuler les enfants de 5 ans avec des activités nécessitant l’action et la manipulation. Il est inutile de demeurer assis en grand groupe plus d’une vingtaine de minutes, car les enfants n’ont plus de concentration. La motivation est la clé de la réussite, car si les enfants ne sont pas motivés à aller à l’école, ils ne voudront pas apprendre. La motivation des élèves des années 80 est donc semblable à celle des enfants de nos jours, il suffit seulement d’assurer une constante motivation de leur part.
Ensuite, du côté des résultats scolaires, le système demeure inchangé avec le temps. Les enfants sont sensiblement pareils au niveau des résultats obtenus. Au préscolaire, les enfants sont jugés et classés en trois catégories distinctes, soit les faibles, les moyens et finalement les enfants jugés forts. Le professeur ou la professeure doit donc évaluer l’enfant, dès le début de l’année scolaire, en se basant sur les six compétences du préscolaire. Cette classification d’enfants est très importante pour la différenciation des apprentissages. Ainsi, chaque enfant va progresser à son rythme, dépendamment de son niveau actuel, pour qu’au final, tous aient atteint les mêmes apprentissages désirés. Avec l’aide des CPE et des services de garde, les enseignants (e) s peuvent déjà connaître le passé de l’enfant et différencier les enfants à difficultés, pour apporter une aide immédiate. Assurément, les élèves qui proviennent d’un milieu plutôt défavorisé, où les parents se soucient peu de l’enfant, auront plus tendance à échouer sur le plan scolaire. Des problèmes de langage, une déficience intellectuelle ou un trouble envahissant du développement sont aussi facteur de l’échec. 
Bulletin préscolaire datant de 1996, soit avant l'instauration de la maternelle à temps plein
Un aspect qui a vu le changement selon l’enseignante retraitée interrogée est la participation des parents au fil du temps. Dans ses premières années d’enseignement, soit de 1980 à 1995, elle était beaucoup encouragée à inviter les parents dans sa classe. Les parents venaient regarder le travail de l’enseignante, comment leur enfant fonctionnait, etc. Plusieurs parents venaient très souvent, et cela pouvait créer des injustices, car quelques enfants ne recevaient jamais de visite. Ainsi, depuis 1995, les parents sont encouragés à venir dans la classe, mais ils devaient venir donner un atelier à un petit groupe d’enfants, pas juste leur enfant en particulier. De cette manière, le parent venait selon un horaire déterminé, faire un atelier scientifique, ou encore un jeu de société avec les élèves. Ce changement a vraiment aidé le fonctionnement de la classe et les problèmes de participation des parents. Au niveau familial, la participation des parents est tout aussi importante, car cela différencie souvent les jeunes classés forts ou faible. Les conséquences des parents qui se soucient peu de leur enfant sont importantes, car elle diminue la réussite et les enfants ont plus de difficultés dans la maîtrise de leurs compétences.
Le dernier point que j’ai désiré abordé est le nombre d’élèves. Une modification majeure a eu lieu à partir de 1999 lorsque les maternelles sont devenues à temps plein. Ainsi, avant cette date, les professeurs de maternelles avaient un groupe de 20 élèves le matin, et un groupe du même nombre en après-midi. Le défi pour ces professeurs était d’avoir la même énergie pour les deux groupes. Si un professeur est plus motivé et enjoué avec un seul groupe, cela va paraitre sur les résultats des élèves. Puis, après l’instauration de la maternelle à temps plein, les maîtres avaient seulement un groupe de 20 élèves, ce nombre pouvait s’élever pour un maximum de 22 au total.
Somme tout, les différents points abordés qui touchent de près ou de loin à la réussite de l’élève montre que depuis un grand nombre d’années les élèves réussissent bien, certains facteurs peuvent venir jouer sur leur succès, notamment la motivation, la différence des sexes ou encore la participation familiale, mais au préscolaire, ses points sont peu touchés, c’est plutôt en progressant au primaire que ces aspects peuvent se développer négativement.
Ma classe de maternelle 5 ans à temps plein

1 Ministère de l’éducation du Québec (2001/2006). Programme de formation de l’école québécoise. Éducation préscolaire et enseignement primaire. Gouvernement du Québec. http://www.mels.gouv.qc.ca/dgfj/dp/programme_de_formation/primaire/pdf/prform2001/prform2001 -010.pdf 


dimanche 20 octobre 2013

Le système d'éducation : 35 ans de changements


Le système d’éducation a radicalement changé entre les 35 années qui se sont écoulées depuis la fin des années 70. Avec l’instauration obligatoire de la maternelle en temps plein, annoncée par la ministre de l’Éducation à cette  époque, madame Pauline Marois, l’éducation préscolaire a connu un nouveau jour. Avant cette annonce officielle, les enfants d’âge préscolaire fréquentaient la maternelle en raison d’une demi-journée pour chaque jour de la semaine.

A priori, le plus grand changement survenu au niveau de l’éducation s’est déroulé en 2000 avec l’arrivée de la réforme scolaire dans les écoles québécoises. La réforme scolaire a d’abord touché les maternelles et le premier cycle du primaire tant au niveau publique que privé. Pour madame Danielle Cloutier, ce changement au niveau de l’éducation, a amené du positif ainsi que du négatif. La plus grande réussite se trouve dans l’enrichissement du programme de formation de l’éducation préscolaire. En effet, la réforme à permis l’acquisition d’un programme se basant sur 6 compétences importantes que l’enfant de 5 ans doit développer au cours de son année scolaire. Ces six compétences sont donc :
  1. Agir avec efficacité dans différents contextes sur le plan sensoriel et moteur
  2. Affirmer sa personnalité
  3. Interagir de façon harmonieuse avec les autres
  4. Communiquer en utilisant les ressources de la langue
  5.  Construire sa compréhension du monde
  6.  Mener à terme une activité ou un projet. 

Schéma représentant les 6 compétences à développer au préscolaire


Auparavant, le programme du préscolaire comportait seulement trois objectifs à réaliser, ce n’était donc pas des compétences. Ainsi, la réforme scolaire a permis l’enrichissement pour le mieux, en doublant les missions de l’enfant, d’un programme de formation au bénéfice des enseignants, mais aussi des élèves. Le ministère de l’Éducation misait plutôt sur les apprentissages de l’enfant préférablement aux évaluations. C’est sur ce point que la réforme a laissé place au côté négatif. Puisque le programme ne met pas l’accent sur les évaluations, les commissions scolaires doivent s’organiser eux-mêmes pour trouver un moyen d’évaluer les enfants tous de façon juste et légitime. Ainsi, un grand nombre d’insatisfactions de la part de nombreux acteurs, notamment du côté des enseignants et des enseignantes qui devaient évaluer les enfants sans cadre de référence. De plus, un autre point négatif de cette réforme serait du fait que les professeur(e)s ont été très bien formés pour la première et deuxième année de l’instauration de la réforme, mais ont été délaissés et oubliés par la suite, aucune formation dans les années suivant la mise sur pied des changements du ministère.


Du côté des exigences du ministère, entre les trois décennies, le seul gros changement est encore une fois causé par la réforme. Ainsi, la seule adjuration du ministère est de respecter le programme de formation. De cette façon, en maternelle, les maitres devaient acquiescer à l’apprentissage global des six compétences du programme de formation pour l’éducation préscolaire, mais possédaient une grande liberté au niveau de l’évaluation et du contrôle de ces compétences. Ils avaient une pleine latitude au niveau des choix d’activités, des choix de matériel et de l’organisation de la classe, pourvu que les instructeurs et instructrices travaillent les compétences essentielles à maitriser au préscolaire.

Finalement, un dernier changement apparu sur le plan du système d’éducation serait au niveau de l’évaluation des compétences. Avec la mise en route de la réforme en 2000, le ministère a omis de fournir un bulletin qui servirait d’évaluation. Cette erreur a causé plusieurs moments de panique et d’insécurité chez des enseignants et des enseignantes. C’est surtout pour le niveau du préscolaire que cette faute fut la plus problématique, car l’évaluation des compétences se faisait par le jugement du maitre. Un jugement basé sur un grand nombre d’observations lors des travaux et du rendement des enfants de cinq ans lors des activités. Avec toutes ces scrutations, le professeur(e) pouvait se faire une idée et donner une note à l’élève. Pour les autres années du primaire, l’évaluation était plus facile, car elle se basait sur la note obtenue aux examens du ministère.

Somme tout, il est possible de constater que le système d’éducation québécois a profondément révolutionné à partir des années 2000, avec l’instauration de la réforme scolaire dans les écoles privées et publiques primaires, puis de façon progressive au niveau du secondaire. C’est l’arrivée de la réforme qui a changé les exigences du ministère, en plus de l’évaluation des compétences, tout ça au fil du temps.

Lien intéressant : Programme de formation de l'école québécoise http://www1.mels.gouv.qc.ca/sections/programmeFormation/pdf/prform2001.pdf

Source schéma: PFÉQ, 2001/2006, p.53

vendredi 11 octobre 2013

Les ressources matérielles et éducatives de 1980 à aujourd'hui


Le monde de l’enseignement est en constante évolution. Puisque nous sommes constamment à l’affut des nouvelles technologies, il est bien normal qu’il en soit de même dans nos écoles primaires. Ce billet mettra en lumière les métamorphoses au niveau des ressources matérielles et éducatives, plus précisément du côté du préscolaire, sur une échelle de 35 années de comparaison.

Tout d’abord, le plus gros changement qui apparait entre ces années est au niveau du matériel éducatif utilisé pour l’enseignement. En effet, tel que raconté par Madame Danielle Cloutier, les coins de la classe (construction, maison, jeux de table, peinture) sont les mêmes, mais ils sont tous enrichis. Ainsi, on y retrouve une très grande variété de blocs de construction et il y a une diversité importante au niveau des  jeux de rôles pour les enfants. Maintenant, le coin servant au jeu de rôle peut se transformer pour donner le coin hôpital, restaurant, coiffure, etc. Par rapport aux jeux de tables, il y a de nos jours, une plus grande majorité de jeux offerts à la disposition des enfants de 5 ans. Ainsi, on n’y retrouve pas seulement des casse-têtes ou des dominos, comme dans les années 1980. Par ailleurs, le coin arts plastique qu’on retrouve maintenant dans les maternelles était, auparavant, le coin peinture. De ce fait, les enfants ont désormais une plus grande variété de bagages artistiques puisqu’ils y pratiquent bien plus que la simple peinture à doigt ou au pinceau. Dans le même ordre d’idée, il y a plus de coins consacrés à un domaine spécifique que dans les années précédentes. De ce fait, dans la grande majorité des maternelles, on peut voir des coins réservés aux sciences, à la géographie, aux mathématiques, à la musique en plus des coins de bases présents depuis toujours (construction, maison, jeux de table).

Du côté des technologies, cela a autant changé. En effet, dans le début des années 80, les professeurs avaient à leur disposition, des disques vinyles et des cassettes à titre d’équipement audio. Ils devaient aussi utiliser des rétroprojecteurs pour projeter les images sur le mur, à l’aide d’un acétate. Un projecteur à diapositives était aussi mis à leur disposition pour envoyer les photographies des diapositives ou un film sur un écran. Aussi, il y a 35 ans, les professeurs n’avaient pas de photocopieurs à porter de mains, ils devaient recourir à la machine à stencils qui était beaucoup plus ardue et salissante, car c’était un travail manuel. Tous ces équipements ont laissé leurs places à des nouveautés à la fine pointe de la technologie. Ainsi, les disques vinyles ont disparu pour faire place aux cédéroms, alors que quelques cassettes sont toujours présentes. De plus, il y a maintenant des imprimantes et des photocopieurs qui facilitent l’impression de documents. Depuis presque 10 ans, les salles de classe du préscolaire sont  munies d’ordinateurs, en moyenne 6 appareils qui sont dotés de scanner pour complémenter ceux-ci.

Évolution du matériel audio, de gauche à droite: vinyle, cassette et cédérom
De plus, un autre aspect qui s’est vu modifié au cours des années est du côté des cahiers d’apprentissage pour les élèves. Ainsi, depuis peu, de plus en plus de maisons d’édition encouragent les professeurs à recourir à leurs livres. Par contre, le fait de recourir a des livres est un choix personnel au professeur, car il y moyen de développer les compétences essentielles des enfants avec, ou sans cahier éducatif.

Bref, il est possible de constater que d’énormes changements apparaissent en si peu de temps, cela amène à réfléchir à quoi vont ressembler nos classes de demain. Serons-nous envoutés par la technologie, les cahiers  éducatifs et les jeux d’apprentissages seront-ils remplacer par des ordinateurs? Voilà une question qui mérite réflexion!